L’ agression rwandaise à Goma dans l’Est du pays, observée depuis le début de cette année, remet au centre de la réflexion le jeu trouble des Forces exogènes sur le sol congolais.
Kigali serait-elle la main armée et agissante des occidentaux en République démocratique du Congo ? Selon plusieurs sources, le M23 (principal mouvement rebelle opposé à Kinshasa), bénéficierait du soutien du Rwanda pour assurer la défense du peuple Tutsi installé en RDC. Un alibi contesté et rejetté par plusieurs acteurs. Malgré les appels à un cessez-le-feu initiés par les dirigeants congolais, le groupe poursuit son expansion dans la partie Est du Congo. Les preuves de l’implication directe des autorités rwandaises dans la guerre à l’ Est de la RDC, se sont soldées par des sanctions de quelques puissances, notamment la France, les USA, contre certains responsables des violences sur le sol congolais. Cependant le conflit perdure. Une mascarade ? Les actions du M23 au début de cette année ont fait environ 1000 morts, 3000 blessés graves et des milliers de déplacés à l’ Est de la RDC. Un bilan qui alourdit le désastre de près de quatre décennies de guerre.
Les origines du drame congolais
« Les puissances impérialistes et néocolonialistes appuyées par l’ OTAN sont entrain depuis les capitales et chancelleries occidentales, de faire du Rwanda ce qu’ils ont fait d’Israël au Moyen-Orient ». L’ analyse d’Amadou BA, universitaire sénégalais et spécialiste de l’histoire coloniale de l’ Afrique, permet de comprendre que le Rwanda sert de passerelle aux grandes puissances dans leur conquête des richesses minières de la RDC à partir de sa zone Est, une région riche en ressources naturelles ( or, diamant, kérosène, uranium,etc). « Le malheur de l’ Afrique est que ce continent ne tire jamais les leçons de son histoire. Cette utilisation du Rwanda sur le Congo est une vielle pratique que nous connaissons tous (…). l’OTAN aujourd’hui, lorsqu’elles ont voulu captiver massivement les esclaves noirs d’Afrique pour les envoyer dans les Caraïbes, les Amériques, l’ Espagne et le Portugal, ont utilisé le sultanat du Maroc… ». Renchérit l’universitaire. Un cas probant du manque de solidarité entre les pays d’ Afrique.
L’urgence d’une solution
L’invasion de la RDC par le Rwanda nécessite les moyens pour mettre fin aux violences. « Tous les pays africains souverainistes et panafricanistes doivent apporter leur soutien à la RDC et la coalition anti rwandaise », suggère Amadou BA. Une proposition d’idée qui dépasse le cadre de l’ Afrique centrale pour tenter d’intégrer dans la résolution du conflit les idéaux du panafricanisme. « Félix Tshisekédi doit suivre l’exemple des dirigeants de l’ AES qui ont bien compris la ruse des impérialistes », conclut l’ académicien. En RDC, plusieurs acteurs de la scène politique mobilisent les masses pour riposter contre l’agression du Rwanda. De même, les adversaires rwandais du régime de Paul Kagamé, en exil, appellent à un front au Congo et au Rwanda pour combattre Kigali.



William Omer Tchuisseu