Dans un contexte politique et social tendu, l’ancien Premier ministre du Mali, Moussa Mara, critique ouvertement les résultats de la Transition, estimant qu’elle a échoué à unir les Maliens et a exacerbé les divisions. Renonçant à ses avantages d’ancien chef de gouvernement, Mara lance un appel en faveur de réformes fondamentales pour améliorer la gouvernance et renforcer la stabilité au Sahel.
Renoncement aux avantages d’ancien Premier ministre
Moussa Mara a récemment pris la décision de renoncer aux privilèges et indemnités qui lui étaient accordés en tant qu’ancien Premier ministre. Selon lui, ce geste vise à inspirer confiance en montrant que les dirigeants doivent incarner les sacrifices demandés à la population. Face aux difficultés actuelles de l’État malien, Mara insiste sur l’importance d’une solidarité sincère des responsables publics avec les citoyens.
Malgré son renoncement formel, les indemnités continuent d’être versées, une situation qui l’a poussé à interpeller le gouvernement à plusieurs reprises, sans réponse. Il déclare fermement qu’il remboursera ces montants, réaffirmant son engagement pour une éthique exemplaire.
Un « Plan Marshall » pour revitaliser le Sahel
Face aux défis structurels du Sahel, Moussa Mara propose un « Plan Marshall » axé sur plusieurs priorités. Il pointe d’abord le besoin de restaurer les ressources naturelles, particulièrement face aux impacts du changement climatique. Le Mali a ainsi perdu une grande partie de sa couverture forestière en seulement trois décennies, tandis que le lac Tchad a vu son niveau baisser de 80 %. La revitalisation écologique serait, selon lui, la première étape vers une paix durable.
Il met également en avant l’importance d’investir dans l’éducation, la santé et l’emploi pour renforcer le capital humain de la région, et appelle à une amélioration significative de la gouvernance publique pour relever ces défis de manière cohérente.
Une Transition critiquée pour ses choix de gouvernance
Malgré des points positifs comme la montée du patriotisme et le renforcement des capacités militaires, la Transition a, selon Mara, creusé les divisions parmi les Maliens. Dès le début, certaines décisions politiques ont marginalisé des groupes, ce qui a empêché l’élaboration d’un projet national commun et durable. Mara avertit que ces divisions actuelles compliquent les efforts de stabilisation et risquent de freiner la mise en place d’une vision partagée pour le pays.
Controverses autour des promotions militaires
Moussa Mara critique également les promotions récentes au grade de Général, estimant qu’elles remettent en question le principe de mérite. Il suggère que ces décisions devraient être prises par des dirigeants élus, soulignant que le moment choisi, en pleine crise économique, envoie un message confus à la population malienne.
Propositions de réformes pour un Mali plus stable et transparent
Pour répondre aux défis de gouvernance, Mara recommande une série de réformes institutionnelles essentielles. Il plaide pour le retour à un ordre constitutionnel avec des institutions élues démocratiquement et des concours transparents pour l’accès aux postes publics. Il estime que ces mesures renforceront la confiance de la population envers ses dirigeants et contribueront à la stabilité politique.
Quant aux prochaines élections prévues en 2025, Mara se dit confiant quant à leur tenue, rappelant que leur financement est prévu dans la Loi de finances 2025. Il appelle les autorités de la Transition et les acteurs politiques à coopérer pour garantir un processus électoral inclusif et transparent, essentiel pour une conclusion positive de cette période de Transition.
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