Les forces de l’ordre en Guinée ont perquisitionné un rassemblement de journalistes dans la banlieue de Conakry le 18 janvier, journée de manifestation pour la liberté de la presse. Les journalistes, réunis à la Maison de la presse, ont été appréhendés par deux pick-up de gendarmes, avec environ cinq journalistes emmenés de force. Cette action survient après une mise en garde vigoureuse du ministre de l’administration du territoire, Mory Condé, qui a averti sur la télévision d’État de la détermination du gouvernement à réprimer tout acte de violence résultant des appels à manifester.
Le Syndicat des professionnels de la presse de Guinée a appelé à manifester pour la libération des médias et des réseaux sociaux, soutenu par le Front national pour la défense de la Constitution malgré sa dissolution par la junte. Reporters sans frontières a réagi en appelant à la cessation des attaques contre la presse et à la libération des journalistes arrêtés. La junte, au pouvoir depuis 2021, a interdit les manifestations en 2022, et le pays se remet également de l’explosion de ses stocks de carburant en décembre. La Guinée, habituée aux régimes autoritaires, fait face depuis des semaines à des restrictions d’accès à Internet et des mesures contre la presse.
Les récentes restrictions à Internet, justifiées par le gouvernement au nom de la sécurité, ont suscité des préoccupations pour la liberté d’expression et la connexion à Internet, exprimées par des ambassadeurs et représentants de partenaires de la Guinée. Des sanctions ont été imposées, incluant la suspension de l’accès à Dépêche Guinée pour neuf mois et la restriction de l’auteur d’un article sur des fonds publics guinéens. Le syndicat français SNJ-CGT a signalé l’expulsion du journaliste Thomas Dietrich pour une enquête sur la Société nationale des pétroles.