Analyse : Le conflit meurtrier qui a éclaté mi-avril au Soudan oppose deux généraux, mais sa genèse remonte à l’arrivée au pouvoir des islamistes en 1989 avec Omar el-Béchir. Cet article explore les 30 ans de dictature militaro-islamiste et la manière dont les décisions prises à cette époque continuent d’influencer le conflit actuel entre le général Abdel Fattah al-Burhane et le général Mohamed Hamdan Dagalo.
La répression des libertés sous le régime d’Omar el-Béchir a laissé des séquelles profondes, avec des lois restrictives, en particulier pour les femmes. Bien que certaines de ces lois aient été abolies en 2019, le Code pénal demeure basé sur la charia, impactant directement le conflit actuel qui a déjà coûté la vie à des centaines de personnes.
L’article explore également la création des Forces de soutien rapide (RSF) par Hemeti, qui étaient originellement les Janjawids armés par le régime de Béchir. Ces milices, connues pour leurs méthodes brutales, continuent de semer la terreur, comme en témoignent les récents événements à el-Geneina.
En parallèle, le général Hemeti a consolidé un empire économique via son entreprise Al-Junaid et développé des relations internationales, notamment avec l’Union européenne et les Émirats arabes unis. Ces alliances ont eu des implications régionales, notamment au Yémen, et ont contribué à sa montée en puissance.
L’article souligne également les ambitions présidentielles de Hemeti et du général Burhane, ainsi que la tension résultant du processus de transition politique en cours. Les difficultés économiques et l’absence de leadership stable contribuent à une situation précaire au Soudan, accentuée par les pressions internationales pour intégrer les RSF dans les forces nationales.
En conclusion, l’article met en lumière les défis complexes du Soudan, de ses origines historiques à la situation actuelle, soulignant la nécessité d’une solution politique durable pour mettre fin au conflit