La Guinée franchit une nouvelle étape vers une transition politique avec la publication de son projet de Constitution, ce lundi. Ce texte, fruit de plusieurs mois de consultations, vient d’être mis en ligne par le Conseil national de transition.
Un tournant institutionnel
Ce projet de loi fondamentale, qui sera soumis à référendum d’ici la fin de l’année, dessine les contours d’un État guinéen renouvelé. Il instaure notamment un système parlementaire bicaméral, avec une Assemblée nationale et un Sénat, renforçant ainsi le pouvoir législatif.
Par ailleurs, le texte reprend plusieurs avancées de la Constitution de 2020, telles que l’abolition de la peine de mort, la lutte contre les mutilations génitales féminines et le respect des droits de l’homme. Il inscrit également dans le marbre constitutionnel la limitation du mandat présidentiel à deux quinquennats consécutifs.
Le cas Doumbouya : une zone d’ombre
Cependant, une question demeure en suspens : celle de l’éligibilité du président de la transition, le général Mamady Doumbouya, arrivé au pouvoir par la force en septembre 2021. Alors que la Charte de la transition l’interdit de se présenter aux prochaines élections, cette disposition ne figure pas dans le projet de Constitution.
Cette omission alimente les spéculations sur une éventuelle candidature de Doumbouya, malgré les pressions de la communauté internationale en faveur d’un retour à un ordre constitutionnel strict.
Les enjeux
La publication de ce projet de Constitution marque un tournant décisif pour la Guinée. Les prochains mois seront marqués par de vifs débats autour de ce texte, et notamment sur la question de l’éligibilité du président de la transition. Les choix qui seront faits auront des conséquences durables sur l’avenir politique du pays.